SOMMAIRE

Rav Uriel Aviges est rabbin et dayan (juge rabbinique) américain. Il est le guide spirituel du Long Island Sephardic Center. Français d’origine, il a étudié en Angleterre (à Gateshead), en Israël (au sein de la célèbre yeshiva de Slabodka) et aux États-Unis, où il vit. Il a aussi été rabbin à Venise et a publié plusieurs ouvrages. Il est connu pour son érudition et son franc-parler. 

Sur quoi repose l’autorité d’un individu et d’où vient-elle ? Le judaïsme pose-t-il un regard original sur cette notion ? Ce qui est certain, c’est qu’aimer discuter la loi, comme le font les Juifs, ne signifie pas contester l’idée même d’autorité

Selon l’écrivain, philosophe et enseignant Claude Birman, le fondement originel de toute véritable autorité est l’idéal de liberté et de justice, et son effectivité réside dans son emprise réelle à venir sur le pouvoir, afin « d’établir le Royaume des Cieux sur Terre ».

Les Juifs ont un rapport complexe avec l'autorité politique. Dans les conditions de l'exil, celle-ci fut longtemps synonyme d'arbitraire avec lequel il fallait composer pour en canaliser les effets. Avec l'émancipation, la révolution et le sionisme, l'autorité n'était plus imposée d'en haut, chacun, comme citoyen, comme camarade ou comme national, en disposait d'une partie. La condition démocratique commune aux Juifs de diaspora et d'Israël et la disparition de l'option révolutionnaire semblent avoir tari la propension à contester l'ordre établi. 

En 1963, la philosophe Hannah Arendt publie Eichmann à Jérusalem, rapport sur la banalité du mal, montrant qu’il n’est pas nécessaire d’être un « salaud » pour commettre le pire ; l’obéissance aveugle suffit. La même année, le psychologue Stanley Milgram mène une célèbre expérience visant à montrer à quel point l’individu peut être docile face à une autorité qu’il juge légitime. Que nous apprend cette expérience ? Où en est-on, aujourd’hui, sur cette question théorique ? 

François-René de Chateaubriand (1768-1848) est un écrivain d’origine bretonne, précurseur du romantisme français, et homme politique. Il a beaucoup voyagé, notamment en Europe, en Amérique du Nord et en Orient.

Suite à la publication de son ouvrage Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811)[1] – dans lequel il relate son voyage effectué en 1806 et 1807 –, il nous reçoit rue des Saints-Pères, dans son pied-à-terre parisien.

[1] Toutes les réponses de Chateaubriand sont extraites de cet ouvrage.

« Ni par l’épée, ni par la parole, mais par l’exemple. »

Robert Gamzon

À une époque où la France peut rougir d’elle-même, les EIF ont, au contraire, prouvé leur valeur. Contre toute attente et outre leur remarquable courage, c’est l’obéissance voulue à l’autorité de leurs chefs, qui leur a permis de sauver leurs vies et celles de milliers de personnes.

La huitième lettre de l'alphabet est la lettre 'Heth. Par sa forme et son étymologie, 'Heth veut dire la barrière, la clôture et, en hébreu biblique, la faute. Nous savons que la suite alphabétique n'est pas un ordre aléatoire mais un véritable chemin initiatique entravé dans sa course par cette barrière du 'Heth. La barrière est celle que pose l’autorité – comme lors du confinement international durant lequel est écrit ce texte -, autorité qui entrave parfois pour mieux protéger puisque le ‘Heth marque aussi la limite de notre réclusion.

Éric Toledano est réalisateur et scénariste. Il travaille en binôme avec Olivier Nakache pour l'écriture comme pour la réalisation. On doit notamment à ce célèbre duo Nos jours heureux, Intouchables et Le Sens de la fête. Dans Hors normes (avec Vincent Cassel et Reda Kateb), film inspiré d’une histoire vraie, deux éducateurs se battent contre les structures médicales pour le bien des enfants autistes dont ils ont la responsabilité. 

La série – épisode 6

L’E.I.F. est la première publication que les Éclaireurs Israélites font reparaître, pratiquement en même temps que le premier numéro de Lumière, en janvier 1945. Il est censé s'adresser aux jeunes membres du mouvement, essentiellement ceux de la branche moyenne (12-16 ans), mais le contenu et le langage utilisé montrent que cela s'adresse également aux « Routiers » et même aux cadres. Le texte a très vraisemblablement été rédigé au cours de la première réunion de l'Équipe nationale de l'après-guerre qui s’est tenue les cinq premiers jours d'octobre 1944, à Montauban où réside Castor depuis son accident qui eut lieu le jour de la libération de Castres par le maquis E.I. Participent également à cette réunion : Bouli et Shatta, Chameau, Henri Wahl, Ninon Weyl-Haït et Jacques Pulver[1].

[1] Un très grand merci à Alain Michel pour son aide précieuse dans la préparation de cette rubrique, NDLR.

La tradition juive a un rapport particulier à l’autorité. Celle de Dieu est discutée par les prophètes qui veulent avoir voix au chapitre et sa parole est interprétée parfois très librement par les sages. De la Bible au Talmud, les rois, les prêtres et les maîtres voient toujours leur autorité remise en question et ils doivent en justifier la légitimité. 

Entretien avec Yeshaya Dalsace

Yeshaya Dalsace est rabbin massorti. Il a été journaliste, comédien et metteur en scène. Il répond aux questions de L’éclaireur à propos de l’autorité des rabbins, des parents, des enseignants.

L’autorité de Dieu a souvent été liée à la crainte que celui-ci inspire. Mais de quelle crainte s’agit-il ? Celle d’un Dieu-Satan capable du Mal ? Celle d’un Dieu créateur de l’Homme capable de destruction ? La tradition juive propose en fait une « crainte de Dieu » plus proche d’une autorité consciente du rôle que chacun doit jouer et son souci d’y parvenir. Dieu et l’Homme comme coautorités et coauteurs du monde…

Où il sera question d’une viande blanche, d’un blanc-seing, de deux vrais meurtres et d’une pseudo-résurrection. Et aussi de la distinction entre pouvoir et autorité ainsi que des fondements d’icelle.