Israël est très présent dans les médias et les réseaux sociaux en ce qui concerne sa situation militaire et diplomatique et le high-tech, mais beaucoup moins dans le domaine de l'environnement, bien qu'il s'agisse d'un cas unique à la fois au Proche-Orient et par rapport à l'ensemble des pays développés.
Les conditions naturelles et démographiques
Israël dans ses frontières internationalement reconnues a une superficie de 20 700 km2, et contrôle le Golan et la zone C de la Cisjordanie /Judée-Samarie qui rajoutent environ 5000 km2.
Environ la moitié de ces territoires est désertique, mais même l'autre moitié a une pluviométrie faible, donc des ressources naturelles en eau très limitées – essentiellement le Jourdain (y compris le lac de Tibériade et la mer Morte) et deux grands aquifères souterrains qui desservent en commun Israël et la Cisjordanie.
Sur le plan énergétique, Israël et les zones qu'il contrôle sont totalement dépourvus de charbon et de pétrole, mais d'importantes réserves de gaz naturel offshore (en Méditerranée) ont été découvertes il y a quelques années et ont commencé à être exploitées. Et bien sûr Israël bénéficie d'un ensoleillement très intense presque toute l'année.
La source principale des problèmes environnementaux d'Israël et des territoires palestiniens est la démographie, qui présente des caractéristiques uniques au monde :
Cette démographie intense et galopante, qui n'existe dans aucun autre pays développé, pose d'énormes problèmes en termes de ressources (terrains « verts », eau, énergie) et de pollution.
La situation géopolitique et les menaces
Comme si les conditions naturelles et démographiques ne suffisaient pas, les relations entre Israël et ses voisins proches ou éloignés font que, malgré les traités de paix avec l'Égypte et la Jordanie, Israël est d'une part une « île électrique » dont le réseau ne bénéficie d'aucune réserve extérieure (contrairement aux pays d'Europe et d'Amérique du Nord) et, d'autre part, est menacé en permanence par des attaques de missiles (du Sinaï, de Gaza, du Liban et de Syrie – voire d'Irak et d'Iran), qui alourdissent les coûts de protection des centrales électriques et éliminent l'option de l'énergie nucléaire, très risquée du fait de la densité de population.
Les succès d'Israël dans le domaine de l'environnement
Les pères fondateurs d'Israël, et Ben Gourion en particulier, étaient des visionnaires pratiques qui ont mis en œuvre une politique environnementale très avancée dans les années 1950 et 1960 : installation (forcée) des immigrants en périphérie (« villes de développement »), canal national de transport de l'eau du lac de Tibériade jusqu'au centre du pays (Hamovil Haartzi), éducation dès la maternelle aux économies d'eau, recherche sur l'utilisation de l'énergie solaire, création de parcs nationaux protégés.
En 1979, Israël a été le premier pays à adopter une réglementation imposant que, dans tout nouvel immeuble d'habitation jusqu’à sept étages, l'eau chaude soit produite par des panneaux solaires. Aujourd'hui, Israël détient avec Chypre le record mondial du pourcentage d'appartements disposant du chauffage solaire de l'eau (85%) – ce qui économise 3% de la consommation nationale d'électricité, chiffre à peu près égal à la réserve du réseau électrique les jours les plus chauds, où la demande est maximale à cause de la climatisation
À partir des années 1980, les principaux succès environnementaux d'Israël ont été :
Les retards et les échecs d'Israël dans le domaine de l'environnement
Les succès environnementaux d'Israël, remarquables par rapport à la complexité des conditions naturelles, démographiques et géopolitiques, ne permettent pas d'ignorer les retards et les échecs, qui sont essentiellement dus à l'absence d'une politique globale, cohérente et suivie de l'État (c'est-à-dire des gouvernements successifs de tous bords) depuis vingt-cinq ans dans les domaines de l'aménagement du territoire, des transports et de l'énergie :
Conclusions provisoires
Du fait de sa densité et de sa croissance démographiques, l'environnement est devenu en Israël un aspect majeur de la vie quotidienne, au même titre que la sécurité et la situation économique et sociale. Comme cela s'est déjà produit dans la plupart des pays développés, le gouvernement et la Knesset devront désormais lui consacrer beaucoup plus de temps, de planification globale et à long terme… d’argent.
Publié le 29/03/2019