« Terre » se dit Adama, mot qui désigne la planète dans son ensemble et la matière (terre) qui la recouvre et que Dieu utilisa pour créer l’homme (Adam). C’est la même racine que le mot qui veut dire rouge (adom), lui-même proche du mot « sang » (dam). Pour le rabbin S.R. Hirsch, c’est plutôt l’inverse : c’est adama qui dérive de Adam car la terre est faite pour l’homme. Le mot Adam serait à mettre en relation avec l’idée de ressemblance divine (démout) dont l’homme est porteur. Laqu’il s’y comporte en tant que représentant du Créateur. Olam désigne à la fois l’espace et le temps. C’est l’univers au sens large. Erets est le terme utilisé dans le récit de la Création du « ciel et de la terre (ha-arets) » (Genèse 1,1). C’est ce terme qu’on utilise pour désigner la « planète Terre » (kadour ha-arets). Ce mot contient la racine R-T-S qui évoque la course ou le fait de pulluler (CH-RTS). Sur terre « grouillent » de nombreuses espèces et tout s’agite car elle est peuplée d’innombrables formes de vie.
La nature dans le sens de « ce qui n’a pas été modifié par l'homme » se dit téva. Un commentaire tardif signale une même valeur numérique pour hatéva (la nature) et Elohim, Dieu en tant que Créateur et garant de l’ordre cosmique. « Dieu se cache derrière la nature. » La racine de ce mot (T-V-‘A) est la même que celle du mot « sceau » car la nature porte la signature de son Créateur. L’hébreu moderne utilise le mot séviva pour désigner l’environnement au sens de « ce qui nous entoure » (ce mot est de la même racine que sévivon, la toupie).
Il existe deux termes génériques pour dire « arbre ». Le premier, ets, serait à rapprocher de etsa, « l'achèvement » (mais aussi « conseil » ou « dessein »), car, explique le Rabbin S. R. Hirsh, l'arbre est le plus autonome des végétaux. Il constitue « le suprême accomplissement du germe végétal affranchi ». C'est le mot utilisé pour désigner l'arbre de vie du jardin d'Éden (qui symbolise la Tora) et l'arbre de la connaissance. Ets évoque l'idée d'enracinement (comme dans naats, la punaise).
Ilan, qui a donné élon (chêne), renvoie à l’idée de robustesse.
Les êtres vivants sont désignés par l’expression baalé ‘haïm (porteurs de vie). Le mot « vie »,d’ailleurs, n’existe en hébreu qu’au pluriel, notamment parce que tout être vivant porte en lui la faculté de se reproduire.
« Animal domestique » se dit béhéma. Les commentateurs décomposent ce terme en bah mah, ce qui pourrait se dire ainsi : l’animal n’est que ce qu’il est. Il coïncide avec lui-même, enfermé dans son essence et ses instincts, à la différence de l'homme dont l'identité n'est jamais figée.
Publié le 08/03/2019