En 1999, un évêque, Abraham Mkrtchyan, a découvert dans le village d'Eghedis, les restes d'un cimetière juif comportant 64 tombes, la plus ancienne datant de 1266 et la plus récente de 1346.
Plus près de nous, on considère que, dès 1840, il existait, comme souvent en Europe orientale, deux communautés juives en Arménie : les Ashkénazes, venus notamment de Pologne, et les Séfarades, originaires de Perse. Vers 1930, alors que la communauté juive avait, pour diverses raisons, presque disparu du pays, des Juifs d'URSS ont commencé à fuir en direction de l'Arménie. Le phénomène se reproduira par deux fois : dans les années 1970 et en 1992-1993. Cependant, ce n'était souvent qu'un tremplin provisoire avant une installation définitive en Israël. En 1980, la communauté juive d'Arménie s'est structurée avec la création de l'association culturelle judéo-arménienne Arev. En 1991, cette communauté, coprésidée par Gershon Burstein et Igor Ilanovsky a été installée officiellement. Un millier de Juifs vivent en Arménie, essentiellement à Erevan, la capitale, à Vanadzor, à Gumri et à Sevan. Il convient de noter toutefois que la plupart des familles sont mixtes, père arménien, mère juive. Aujourd'hui, la composante « laïque » de la communauté est dirigée par une femme, Rimma Varzhapetyan. La partie plus religieuse est placée sous l'autorité du grand rabbin loubavitch Gershon Meir Burstein, natif d’Erevan, qui anime la synagogue de la rue Nar-Dosi construite il y a une quinzaine d'années.
En 2006, un monument très original a été inauguré dans le parc d'Aragast à Erevan. Ce monument, du nom de « Tsitsernakaberd », formé de deux dalles de basalte unies par une flamme de bronze, symbolise les deux génocides : celui des Arméniens en 1915 et celui du peuple juif pendant la Shoah.
À l'instar de ce qu'affirme l'historien afghan Abdoul Rahman dans son ouvrage Histoire des Afghans selon qui tous les Afghans sont d'origine juive, il ne manque pas de spécialistes, tels Avraham Galante, pour prétendre que tous les Arméniens des villes de Kemaliye, Darende, Divrik et Anapkir sont descendants de Juifs.
Par ailleurs, jusqu'au milieu du XXe siècle, une secte judéo-arménienne composée de sortes de Marranes, les Pacradounis, comptait encore de nombreux membres.
On trouve aussi en Arménie des Zogs, des pseudo-Juifs venus du Nakhitchevan azerbaïdjanais. Leurs descendants, les Molocans, appelés « buveurs de lait » car ils buvaient du lait pendant que les autres Arméniens faisaient carême, se regroupent du côté de la ville de Dilidjan. Lors de la Seconde Guerre mondiale, quelques centaines d'enfants juifs venus de Russie et d'Ukraine ont été sauvés et placés dans des familles molocanes près du lac Sevan.
Sans oublier que le héros national arménien, qui prit la tête du combat contre les Méliks, envahisseurs arabes, s'appelle... David Sassoun.
Comme on le voit, le peuple juif et le peuple arménien sont liés à jamais par des destinées très proches et souvent fortement imbriquées.
Illustration : intérieur de la synagogue d’Erevan.
En 1999, un évêque, Abraham Mkrtchyan, a découvert dans le village d'Eghedis, les restes d'un cimetière juif comportant 64 tombes, la plus ancienne datant de 1266 et la plus récente de 1346.
Plus près de nous, on considère que, dès 1840, il existait, comme souvent en Europe orientale, deux communautés juives en Arménie : les Ashkénazes, venus notamment de Pologne, et les Séfarades, originaires de Perse. Vers 1930, alors que la communauté juive avait, pour diverses raisons, presque disparu du pays, des Juifs d'URSS ont commencé à fuir en direction de l'Arménie. Le phénomène se reproduira par deux fois : dans les années 1970 et en 1992-1993. Cependant, ce n'était souvent qu'un tremplin provisoire avant une installation définitive en Israël. En 1980, la communauté juive d'Arménie s'est structurée avec la création de l'association culturelle judéo-arménienne Arev. En 1991, cette communauté, coprésidée par Gershon Burstein et Igor Ilanovsky a été installée officiellement. Un millier de Juifs vivent en Arménie, essentiellement à Erevan, la capitale, à Vanadzor, à Gumri et à Sevan. Il convient de noter toutefois que la plupart des familles sont mixtes, père arménien, mère juive. Aujourd'hui, la composante « laïque » de la communauté est dirigée par une femme, Rimma Varzhapetyan. La partie plus religieuse est placée sous l'autorité du grand rabbin loubavitch Gershon Meir Burstein, natif d’Erevan, qui anime la synagogue de la rue Nar-Dosi construite il y a une quinzaine d'années.
En 2006, un monument très original a été inauguré dans le parc d'Aragast à Erevan. Ce monument, du nom de « Tsitsernakaberd », formé de deux dalles de basalte unies par une flamme de bronze, symbolise les deux génocides : celui des Arméniens en 1915 et celui du peuple juif pendant la Shoah.
À l'instar de ce qu'affirme l'historien afghan Abdoul Rahman dans son ouvrage Histoire des Afghans selon qui tous les Afghans sont d'origine juive, il ne manque pas de spécialistes, tels Avraham Galante, pour prétendre que tous les Arméniens des villes de Kemaliye, Darende, Divrik et Anapkir sont descendants de Juifs.
Par ailleurs, jusqu'au milieu du XXe siècle, une secte judéo-arménienne composée de sortes de Marranes, les Pacradounis, comptait encore de nombreux membres.
On trouve aussi en Arménie des Zogs, des pseudo-Juifs venus du Nakhitchevan azerbaïdjanais. Leurs descendants, les Molocans, appelés « buveurs de lait » car ils buvaient du lait pendant que les autres Arméniens faisaient carême, se regroupent du côté de la ville de Dilidjan. Lors de la Seconde Guerre mondiale, quelques centaines d'enfants juifs venus de Russie et d'Ukraine ont été sauvés et placés dans des familles molocanes près du lac Sevan.
Sans oublier que le héros national arménien, qui prit la tête du combat contre les Méliks, envahisseurs arabes, s'appelle... David Sassoun.
Comme on le voit, le peuple juif et le peuple arménien sont liés à jamais par des destinées très proches et souvent fortement imbriquées.
Illustration : intérieur de la synagogue d’Erevan.
Publié le 15/10/2021