Rumeurs, fake news, désinformation, censure, « politiquement correct »… comment parvenir à la vérité ? Le discours scientifique lui-même – la crise sanitaire l’a montré – n’est plus synonyme dans nos esprits de certitude définitive et universelle.
La tradition juive, friande de débats contradictoires et reconnaissant la légitimité des interprétations multiples (la Tora aurait elle-même « soixante-dix facettes »), peut-elle nous éclairer quant aux modalités d’accès à la vérité ? L’idée de vérité plurielle n’est-elle pas oxymorique ? Toutes les opinions semblent aujourd’hui défendables et l’on sait pourtant le danger que représente ce relativisme favorisé par l’idéal démocratique. Mais comment défendre l'idée de vérité sans être suspecté de fanatisme ?
En hébreu, le mot אֶמֶת émèt (« vérité ») s’écrit avec la première lettre de l’alphabet (alef), la lettre située au milieu (mem) et la dernière (tav) pour signifier que la vérité exige un long cheminement. Mais peut-il aboutir ? Comme le remarque le Talmud, ces lettres reposent solidement sur le sol car la vérité – contrairement au mensonge, שקרchékèr, dont les lettres semblent instables – finit par s’imposer avec le temps, confortée par les faits et les preuves qui ébranlent le discours mensonger. Pourtant, il existe bel et bien des rumeurs mensongères et des contrevérités pérennes. Quelles ressources nous propose la tradition juive pour aiguiser notre esprit critique en quête de vérité ?
Publié le 02/06/2021