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Le féminin prophétique (Débora ou l'éclaireuse sacrée)

Ecrit par Paul-Laurent Assoun - Professeur à l'Université Paris 7

On voit se dessiner, par une analyse littérale du récit, cette extraordinaire figure, qui montre la puissance du féminin, thème méconnu du texte biblique, et sa signification dans l'ordre collectif et inconscient.      

          « Les chefs étaient sans force en Israël, sans force,

          Quand je me suis levée, moi, Débora,

          Quand je me suis levée comme une mère en Israël »  

Telle est la déclaration, en son action de grâces, de la plus grande prophétesse du texte biblique, réputé patriarcal. Comment est-il alors possible qu’une femme, à un moment stratégique de l’histoire du peuple juif, ait accédé à un tel pouvoir symbolique et à une telle puissance politique ? Voilà qui pose la question du prophétisme au féminin. C’est la sexuation de la fonction prophétique qui est en jeu.

 

La fonction prophétique

Il faut d’abord rappeler ce qu’est un prophète et à quoi il sert. C’est un interprète en acte de la Parole divine. Le terme a pris le sens de connaissance d’événements à venir, c’est en effet quelqu’un qui « voit venir », par une puissance visionnaire, qui s’annonce par ses paroles et ses écrits. Les Nevi'im (en hébreu נביאים / nébīīm, « Prophètes »), ainsi s’intitule la seconde partie du Tanakh, entre la Tora (Pentateuque) et les Ketouvim (Autres Écrits). Ce sont les « Livres prophétiques » ou « Livres des Prophètes » : la Loi et ses Prophètes donc. Le prophète est un appelé, il répond comme il peut à l’Appel divin, il se porte présent. Quitte à discuter, comme l’illustre l’extraordinaire négociation de Jérémie avec l’Éternel : « Pourquoi moi ? » Il convient de placer dans la gorge du prophète la Parole divine pour que celui qui se présente comme un enfant ignorant devienne porte-voix. Il y a bien un savoir prophétique, dans la mesure où le prophète est impliqué intimement dans le projet de Dieu. 

Ce n’est pas une position mystique, de contemplation spirituelle ou d’extase, le prophète ne veut pas faire un, il assume sa séparation, même voué à Dieu, il se sépare même du peuple qui le craint pour le rappeler à sa vraie vocation. Le prophète est une version du « grand homme », inspiré, embrasé par l’inspiration divine, qui se traduit par un souffle et même une forme de fureur, en sa forme sublimée de sainte colère. La prophétie est un phénomène historique et non chronique, il se développe pendant une période longue mais circonscrite, entre le XIIe et Ve s. avant J.-C. Le prophète, le vrai, est l’homme des époques de crise, c’est un combattant et un homme d’action. 

 

La prophétie conjuguée au féminin 

On parle spontanément de prophètes, grands et petits, au masculin : la comptabilité rabbinique décompte 48 prophètes contre 7 prophétesses, soit 7 fois moins, chiffre symbolique. La division de genre à l’intérieur de la gente prophétique est donc loin de respecter quelque loi de la parité. Cette disproportion n’est pourtant pas un argument : il convient de dégager l’apport original des prophétesses au féminin, perles rares. Une analyse structurale est là essentielle. Elle fait émerger trois questions, que l’on posera de la façon la plus directe :

 1/La prophétesse est-elle une suppléante, faute de mieux, de l’homme prophète ? En ce cas elle serait structurellement une exception, fût-elle brillante.  

2/Y a-t-il un exercice féminin de la prophétie, qui fait que justement l’homme prophète n’aurait pu faire mieux et qu’une femme, avec ses ressources propres, est requise pour cette mission-là ? Loin d’être une simple suppléante, elle serait irremplaçable, d’où sa fonction de rareté, plus que de minorité, et au final elle surclasse l’homme en de telles circonstances.

3/Y a-t-il un portrait de la prophétesse et de sa fonction propre, qui ferait ressortir une sexuation de la fonction prophétique, en sorte même que la fonction de prophétesse éclairerait le féminin même ?

Notre propos est le suivant :  qu’est-ce que l’exercice original de la prophétie révèle du féminin, en sa dimension inconsciente, et des rapports entre hommes et femmes ? Le livre d’Ezéchiel parle d’une femme que Dieu suscita pour venir en aide au peuple en détresse. Il s’agit bien de Débora, que l’on ne trouvera pas dans le Livre des Prophètes, elle apparaît dans le Livre des Juges aux chapitres 4 et 5 : dans le premier, on voit la prodigieuse « femme d’action », dans le second la femme élue qui rend grâce à Dieu de son action, de façon quasi mystique. Double visage de Débora : elle cumule les fonctions de juge et de prophète et même celui de… généralissime. Il est remarquable que son histoire et surtout son action de grâces aient été considérées comme l’une des pièces les plus anciennes du texte biblique. On se servira de ce cas paradigmatique pour dégager le prophétique au féminin. Débora, la prophétesse biblique, exerce un office statutaire, tandis que beaucoup de ses « collègues » sont des prophétesses d’occasion, quoique percutantes, ayant prophétisé une seule fois, il est vrai décisive.

Le prophète – à commencer par Moïse, hors concours pour avoir été celui qui s’est rapproché le plus de la face divine, plus que prophète donc – est adoubé par le choix divin, mais il n’est pas question de cette procédure d’intronisation pour les prophétesses. Ainsi on trouve Débora déjà installée dans sa fonction, prophético-judiciaire qui va jusqu’à endosser son rôle de « femme d’action ». Si le juge est sédentaire, la prophétesse est la femme « de terrain », mobilisée par la crise. Pourquoi « la main d’une femme » est-elle spécifiquement requise en certaines occasions pour dénouer telle situation inextricable ? Et qui en impose à un homme, par ailleurs général de niveau honorable, bon exécutant, mais à qui manque cela, l’intuition juste qui fait la différence dans les moments de quitte ou double, et qu’elle va apporter.

 

Signifiants et symboles du prophétisme féminin : de la ruche au palmier

Débora, son nom l’indique, c’est l’abeille.  Elle fait son miel inlassablement, toujours active, pour le bien du peuple, comme Mère de la ruche, de sa parole de miel. Mais c’est aussi le relais de la « Parole de Dieu »… vrombissante (et non tonitruante !).

 C’est une femme mariée, à un certain Lappidoth, ce qui veut dire torche ou flambeau et même lampe des splendeurs. En fait ce mari fantôme n’apparaît jamais, il semble n’exister que pour lui donner son nom, comme s’il ne s’imposait pas à la prophétesse, il ne sert qu’à nommer sa qualité. Cette Mère universelle habite dans la hauteur (Rama) et la maison de Dieu (Béthel).   

Débora est liée au palmier sous lequel elle rend justiceConsultons la botanique : le palmier est un arbre particulier, dont le mode de croissance est plein de significations. Ses feuilles, appelées palmespoussent à partir du centre de la tige,nommée « stipe ». Les premières palmes[PA1]  forment une rosette à ras le sol, les suivantes poussent depuis le centre de la tige au-dessus des premières, et ainsi de suite. Elles produisent une frondaison qui s’élève peu à peu au-dessus du sol. Les anciennes palmes sèchent avec le temps, se cassent et tombent, laissant ainsi la tige nue, surmontée d’une couronne des palmes les plus récentes. Le long de la tige du palmier, la marque des anciennes feuilles reste toujours visible, comme des cicatrices. On devine un symbole du sexe féminin et maternel, générateur, lié au tressage.

 

La prophétesse et le militaire : l’éclaireuse

Il est un moment où la juge se lève. La « femme grande » révèle sa vocation, comme son homologue masculin, au moment où le sort de son peuple se joue. Combat décisif sur le mont Thabor contre les cruels Philistins : elle s’éloigne un moment de son palmier pour descendre sur le champ de bataille. C’est ainsi que Débora est employée par l’Éternel pour mobiliser le général Barak à délivrer le peuple. La forme avec laquelle elle l’interpelle « L’Éternel ne l’a-t-il pas commandé ? » est un peu surprenante : Barak avait-il déjà été appelé auparavant et n’aurait-il pas obéi ? En tout cas, lui se montre indécis, il a peur de s’engager. Il est si peu courageux, au moins moralement, qu’il implore Débora, tel un enfant, de l’accompagner. Débora, tant désireuse du bien du peuple, accepte, en l’avertissant néanmoins des conséquences. Elle sait le moment venu où il ne suffit pas pour elle d’arbitrer les contentieux internes, mais de combattre l’agresseur externe. L’armée contre les Philistins, dirigée par l’impitoyable Sissera, a bien un chef nommé Barak, qui n’est pas sans compétence, mais ce n’est pas l’homme des grands combats, Débora va se révéler la femme de la situation. Il faut revenir à Juges 4,3-9 pour repréciser les choses et aller au-delà. Débora est en quelque sorte le (la) généralissime qui supervise le général. Nous sommes aux XIIe-XIe siècles av. J.C., dans le contexte des guerres opposant les puissants Cananéens, habitants des plaines, et les Hébreux, réfugiés dans la montagne, maquisards en somme, le roi ennemi étant Yabin, et Sissera son général en chef.  On trouve dans la bouche de Barak l’aveu de sa soumission à sa supérieure : « Barak lui dit : Si tu viens avec moi, j'irai ; mais si tu ne viens pas avec moi, je n'irai pas. » Elle répondit : J'irai bien avec toi ; mais tu n'auras point de gloire sur la voie où tu marches, car l'Éternel livrera Sissera entre les mains d'une femmeEt Débora se leva, et elle se rendit avec Barak à Kédes. » De quoi manque donc Barak ? De caractère et d’esprit de décision : il n’est efficace que quand il répond aux consignes. C’est cette « femme de caractère » qui va donc penser et agir, en lui tenant en quelque sorte la main. On comprend le sens de la formule dont nous sommes partis : c’est quand les chefs se révèlent « sans forces », plus ou moins impuissants, qu’une femme d’exception doit se lever – de Débora à Judith, cette « crypto-prophétesse ». C’est afin que ce soit plus qu’une bataille gagnée, à la Pyrrhus, mais une victoire totale, « la mère des batailles » une fois l’armée ennemie décapitée à travers son chef. La résolution des femmes est telle qu’on pourrait parler, en assumant l’anachronisme, d’un texte féministe de la Bible, mais somme toute d’une autre envergure. Là où Barak « pilote à vue », Débora énonce clairement ce qui va, ce qui doit arriver, elle donne sens à ce que lui exécute. Au militaire affecté d’une sorte de myopie, de « courte vue », il faut le complément du féminin visionnaire. La prophétesse est l’éclaireuse, dans tous les sens du terme, elle va au-devant et clarifie la situation la plus complexe. Elle a analysé la situation de terrain, sondé la météorologie et prévu l’enlisement dans les marais de la puissante armée, ce qui rappelle, à une plus modeste échelle, la situation égyptienne où Moïse agissait. Elle voit le torrent qui va emporter l’ennemi, qui n’est pas sans évoquer la Mer qui s’ouvrit et se referma sur les troupes pharaoniques.

 

Le bras armé du féminin

Or, point essentiel, c’est la femme qui donne la vie qui peut seule détruire celle qui menace la vie, pour la relancer. C’est un acte particulièrement violent : le général ennemi sera empalé par la tête (par « le chef »), mais du coup, par ce coup, il est mis hors d’état de nuire. Mais ce qui est révélateur est que cela mobilise électivement une prophétesse puis une autre femme. Le couple Débora/Yaël. Deux femmes déterminées, l’une comme le « cerveau » de l’opération, l’autre comme actrice. Yaël n’est pas une prophétesse, c’est une femme dure, de poigne. Le texte nous décrit les détails de cette mise à mort de l’ennemi. Il faut relire l’acte : « Sissera se réfugia à pied dans la tente de Yaël » : c’est qu’elle a la réputation d’avoir une position modérée. « Yaël sortit au-devant de Sissera, et lui dit : Entre, mon seigneur, entre chez moi, ne crains point. Il entra chez elle dans la tente, et elle le cacha sous une couverture.  Il lui dit : Donne-moi, je te prie, un peu d'eau à boire, car j'ai soif. Elle ouvrit l'outre du lait, lui donna à boire, et le couvrit.  Il lui dit encore : Tiens-toi à l'entrée de la tente, et si l'on vient t'interroger en disant : Y a-t-il ici quelqu'un ? tu répondras : Yaël, femme de Héber, saisit un pieu de la tente, prit en main le marteau, s'approcha de lui doucement, et lui enfonça dans la tempe le pieu, qui pénétra en terre. Il était profondément endormi et accablé de fatigue ; et il mourut. […] Comme Barak poursuivait Sissera, Yaël sortit à sa rencontre et lui dit : Viens, et je te montrerai l'homme que tu cherches. Il entra chez elle, et voici, Sissera était étendu mort, le pieu dans la tempe. » On notera le lait qui évoque une mère nourricière, mais qui tue l’ennemi de la vie. Pourquoi est-il important, pourquoi est-ce un « plus » que le général ennemi soit exécuté par une femme ? C’est pour que ce soit plus qu’une bataille gagnée, mais une victoire totale, comme pour trancher la tête du général qui fait tenir la foule ennemie. Indéniablement, Sissera mais aussi à sa façon Barak témoignent d’une faiblesse qui fait contraste avec la détermination des femmes.

 

De la Déesse Mère au Père symbolique

Voilà donc un livre biblique où triomphe le féminin. Même la mère du général ennemi, qui attend en vain son fils abhorré mais aimé d’elle, est plainte. Cela pourrait plaider pour le fait que l’épisode de Débora date d’un temps archaïque. On trouve là un débat de la science des religions, depuis le XIXe siècle : celle de la rivalité du culte de la Déesse Mère et de la divinité métaphoriquement masculinisée. Débora ne serait-elle pas une séquelle refoulée d’un culte de la Déesse Mère, celle que l’on trouve aussi à Ephèse en Asie Mineure et ailleurs et qui a comme conséquence une éviration, voire une castration de l’homme – ce pourquoi il a intéressé Freud. Cette figure comme telle est évidemment exclue dans la Bible. Mais il y a bien un retour de la puissance du maternel au cœur du symbolique paternel. Dans ce contexte, il faut souligner l’importance de l’action de grâce qui fait que la forte figure féminine, par ce chant de remerciement et de reconnaissance, restitue au Père symbolique, qui a armé son bras par la foi, le vrai ressort de sa victoire, en des termes inoubliables L’inconscient du Texte signifie par-là que cette puissance de la femme ne saurait être confisquée au profit d’un culte païen de la Déesse Mère avec un culte d’eunuques. Thème récidivant à toutes les époques : Judith, sans être proprement une prophétesse, est une héroïne salvatrice qui « se lève » au moment où les hommes démissionnent et sont prêts à collaborer avec Nabuchodonosor, elle tranche littéralement le problème… avec la tête d’Holopherne.

 

L’Idéal du Moi et la Mère : le prophétisme et ses enjeux

La psychanalyse peut nous aider à en dégager les enjeux inconscients. Freud montre, dans son essai de psychologie collective Psychologie des foules et analyse du moi, qu’une institution humaine est, dans l’ordre du réel inconscient, constituée par une somme d’individus qui mettent un seul et même objet à la place de leur « idéal du moi » et s’identifient en conséquence dans leur moi, ce qui en assure la cohésion psychique et politique, comme l’illustrent les églises et les armées. Une telle institution s’effondre quand l’idéal du moi est touché… à la tête. C’est cela qui est détruit avec le chef ennemi, ce qui garantit l’effondrement du corps d’armée. Une fois la tête tranchée, la victoire est durable et irréversible. Or, point essentiel, c’est en l’occurrence une affaire de femme. Acte symbolique : le destructeur est empalé par la tête (par « le chef »), mais du coup et par ce coup il est mis hors d’état de nuire.  

Pourquoi a-t-il donc fallu à ce moment une femme pour exercer la fonction prophétique et une autre pour l’acter ? Le Livre des Juges est obsédé par l’éclatement de l’unité des tribus d’Israël, par le démantèlement du corps d’Israël, qui trouve son expression maximale dans le viol mortel de la concubine du lévite. Si l’exégèse a soutenu qu’il s’agirait, avec le récit de Débora, d’une construction historique, il reste le réalisme saisissant de l’épisode tel que nous pouvons le reconstituer et de la figure prophétique. La prophétesse a réussi le tour de force de ce « faire-un », à la façon d’une « Mère du peuple » – on peut prendre à la lettre ce surnom. Elle réengendre en quelque sorte le corps démantelé d’Israël qui reprend vie par elle et ressort en quelque manière de son ventre.  La prophétesse est régénératrice. 

 

L’acte prophétique ou le moment de la Femme

Une fois dégagée la portée de la prophétesse, évoquons les exploits consonants des autres, « de circonstance(s) ».

Voici Abigaïl, qui annonce, avec les ressources de sa beauté, au berger et chef de guerre nommé David sa vocation de roi d’Israël (Samuel 1) : elle, femme de Naval, cet homme trivial avec qui David a des démêlés, a vu avant tout le monde à quoi celui-ci était destiné.

Voici Hulda (la belette ou « la petite belle »), cette femme modeste des faubourgs de Jérusalem (sa banlieue en quelque sorte) que les plus grands docteurs du roi Josas consultent pour savoir si l’esprit mosaïque est présent dans les textes découverts et qui les authentifie, en y détectant immédiatement la présence de l’Esprit divin, alors qu’elle semble presque analphabète (Rois, II et Chroniques II). Ce qui impressionne ce roi attachant qu’est Josas, qui cherche à faire de son mieux, mais aussi ces docteurs qui baissent pavillon devant cette femme qui n’égale en rien leur science, modeste préposée au vestiaire, mais est créditée d’un savoir propre, inaccessible à l’exégèse masculine et qui échoue sur cette question vitale.

N’oublions pas Myriam, sœur de Moïse, qui revendique avec culot et courage le partage de la puissance prophétique avec son auguste frère. Elle est d’ailleurs reconnue comme prophète en Exode 15,20, mais pas au même titre que son grand homme de frère. C’est au chapitre 12,2 des Nombres que sa voix s’élève : « Est-ce donc à Moïse seul que le Seigneur a parlé ? Ne nous a-t-il pas parlé à nous aussi ? » « Nous » englobe son frère Aaron, mais c’est bien elle dont la voix s’élève. Bref elle revendique à haute voix l’effectivité du partage de la vertu prophétique familiale. Parole, il est vrai, qu’elle paie chèrement d’une maladie de peau, après convocation à la Tente d’Assignation divine, sa faute étant peut-être plus à cause de la jalousie que traduit sa démarche que la légitimité de sa demande en soi.  Car, juste avant, elle vilipendait son frère pour avoir pris une épouse nubienne.  Peut-être en tout cas mérite-t-elle de conclure ce trajet, en ce sens qu’elle incarne le désir féminin de reconnaissance prophétique et ses tribulations qui montre que le partage ne fut pas sans lutte, mais qu’il fait bien partie de l’horizon biblique.

En ces diverses conjonctures, ce sont les lumières du féminin qui interviennent en suppléance d’une défaillance ou d’une insuffisance du masculin. Contre le stéréotype patriarcal, le message du texte biblique est clair : le féminin n’est en rien le « parent pauvre » de la Parole prophétique, il en exprime l’envers mais aussi une sorte de quintessence.

 [PA1]

Publié le 18/01/2021


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